Burgerwald Survival Trail : Maxime Gauduin, dernier homme debout sur un format réservé aux givrés !
La 1ère édition du Burgerwald Survival Trail (BST), un format d’ultra-endurance extrême et sauvage, s’est terminé ce samedi matin sans finisher sur les pentes du Cousimbert au Mouret (Fribourg). Le français Maxime Gauduin a fini 12 fois la boucle dans le temps imparti. Il a remporté la course en étant le dernier homme debout après plus de 83 km et 6’000 m de dénivelé positif en 13 heures, 24 minutes et 32 secondes…



Cette course pas ordinaire a été pensée pour confronter les survival guys, entendez par-là les candidats à cette tentative de réintroduction en faveur du retour de la vie sauvage, aux lois impitoyables de la nature qui est plutôt inhospitalière en cette fin février dans le massif de la Berra. C’est à 19h45 au Pra de la Chierne (978 m) sur la commune du Mouret (Fribourg, Suisse) que le départ de la 1ère boucle a été donné vendredi soir sous un ciel dégagé et des températures négatives qui sont progressivement descendues au fil de la nuit pour atteindre les -5°C au petit matin. Au point culminant situé à la cabane de la Borne (1395 m), qui faisait office de contrôle intermédiaire, les températures ressenties en milieu de matinée avoisinaient les -10°C avec une bise glaciale qui s’est renforcée d’heure en heure. Bien que tout ait été mis en œuvre par le comité d’organisation pour apporter un maximum de chaleur, c’est bien loin du confort de nos vies modernes que la forêt du Burgerwald allait se montrer impitoyable en permettant à seulement 4 candidats d’entrevoir les premières lueurs du jour.
Pour le neuchâtelois Christophe Nonorgue (ex détenteur du record du monde de dénivelé positif en 24h en 2019 et organisateur du Dernier Survivant dans la forêt de Chaumont, Neuchâtel) l’objectif a été atteint puisqu’il est arrivé au bout des 9 boucles qu’il s’était fixé et qu’il a en plus réalisé le temps au tour le plus rapide de l’édition tout juste en dessous de l’heure (59’55’’) lors de son ultime boucle. A 06h45, après une nuit blanche à crapahuter en short il était temps pour lui d’interrompre sa cryothérapie et de sauter dans l’avion à destination de l’Egypte pour des vacances au chaud amplement méritées.


promise au vainqueur

qui n’a pas trouvé preneur faute de finisher
Quant au français Vincent Boitelet, ce savièsant d’adoption termine antépénultième (comprenez à la 3ème place du podium) de ce BST avec un large sourire puisqu’il valide les 10 boucles sur les 20 prévues par l’organisation, soit le ½ défi. A 08h14, malgré les encouragements de deux derniers coureurs, l’hydrogéologue jette l’éponge. Après plus d’11 heures et 25 minutes passées à crapahuter dans cette sombre forêt des Préalpes fribourgeoises, la topographie des lieux a fini par pousser cet Homo sapiens à l’abandon.
Concernant le cadet de l’épreuve Marc Jenny, il a largement eu de quoi « titiller les limites de son endurance et de son mental » comme il le confiait au journal La Gruyère le 24 février dernier (cf. article ci-après), puisqu’à seulement 24 ans il a réussi à franchir la mi-course et à prolonger son effort pour valider 11 boucles. Il a fallu plus d’11 heures et 46 minutes de temps de course cumulé pour faire abdiquer ce jeune gruérien à l’avenir très prometteur dans le milieu de l’ultra-endurance. Espérons qu’il parviendra à réaliser un jour l’exploit d’arriver au bout du vingtième tour de cette course qui ne laisse aucun répit.
Quant au lauréat de l’épreuve, le français Maxime Gauduin, bien qu’il ne soit pas non plus finisher de ce BST, il est néanmoins resté le dernier homme debout et totalise 12 boucles, soit 83 km et 6’000 m de dénivelé positif en 13 heures, 24 minutes et 32 secondes. Ce coureur d’orientation de 35 ans originaire de Douai et domicilié en Isère tout près de Grenoble n’en est pas à son coup d’essai puisqu’il a remporté en octobre 2019 la Chartreuse BackYard Ultra après plus de 274 km de course. Sur ce défi bien givré Maxime a encore appris et voit son rêve se rapprocher : celui de rejoindre le Tennessee pour participer à The Barkley Marathon, la course mythique imaginée par Gary « Laz » Cantrell. En attendant, il se délecte de la meule de raclette Cousimbert de la laiterie du Mouret promise au vainqueur et qu’il a aussitôt partagé généreusement avec les derniers coureurs et bénévoles présents.

